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Fleuve Sénégal : nouvelle série de Dialogues

Les deuxièmes Dialogues de GoNexus pour le bassin du fleuve Sénégal se sont déroulés du 4 au 6 juin derniers. Ils ont réuni plus de 90 participants, répartis en trois groupes dans différents villages : Nabadji Civol (département de Matam), Diomandou, (département de Podor), et Donaye Taredji (département de Podor).

Dans chaque village, les populations locales impliquées dans les activités de développement (autorités locales, agriculteurs, pêcheurs, éleveurs, infrastructures agricoles, de santé…) ont été invitées à participer aux Dialogues locaux de GoNexus. Le but était de recueillir les avis et propositions de chacun par rapport aux scenarii imaginés en amont, et basés sur des connaissances scientifiques (données, études…) qui ont ensuite été intégrées dans un modèle – hydro-économique pour le cas du fleuve Sénégal.

Des visites de terrain ont également été organisées pour évaluer la situation de l’eau au niveau des aménagements hydro-agricoles et évaluer l’impact des barrages sur les activités des producteurs.

Par ailleurs, les Dialogues sont aussi l’occasion d’échanger et d’ouvrir la réflexion sur des questions comme le changement climatique, les chocs économiques, ou encore les migrations.

A quoi vont servir ces Dialogues ?

Les objectifs des dialogues GoNexus pour le bassin du fleuve Sénégal sont :

  1. L’implication des élus et des populations locales dans la réflexion sur les scénarios d’évolution de la gestion et de l’aménagement du fleuve Sénégal.
  2. L’articulation des deux échelles de Dialogues (bassin versant et locale) et le développement des interactions entre acteurs institutionnels et acteurs locaux.
  3. La description et l’évaluation des conséquences locales de scénarii pensés à l’échelle du bassin versant : comment se traduisent localement les scénarii et quelles conséquences socio-économiques pour les populations ?
  4. La contribution à l’émergence de scénarii et de solutions (politiques, réglementaires, d’aménagement…), qui seront restitués aux acteurs institutionnels de la gestion du fleuve lors du Dialogue 3, à l’échelle du bassin versant.

Sur le bassin du fleuve Sénégal, le projet GoNexus explore de manière participative différents scénarii d’évolution :

  1. À quoi ressemblera le bassin du fleuve Sénégal à l’horizon 2030 ? 2050 ?
  2. Comment les différents secteurs (eau potable, l’énergie, l’alimentation et la préservation des écosystèmes) vont évoluer ?
  3. Quels sont les grands facteurs de changement qui vont avoir des impacts sur ces secteurs et sur la manière dont ils s’imbriquent ?

La question de l’eau, du solaire et des terres

Trois grands sujets sont ressortis des deuxièmes Dialogues de GoNexus pour le bassin du fleuve Sénégal : la question de la privatisation des terres, le développement de l’énergie solaire, et l’eau.

Privatisation des terres : des participants craignant de perdre leurs terres rachetées par des investisseurs privés, ont expliqué leur inquiétude. Actuellement, de nombreux jeunes quittent les villages pour partir travailler en ville ou en Mauritanie voisine. Certains traversent clandestinement la Méditerranée, au péril de leur vie, pour rejoindre l’Espagne. A terme, cela se traduit par une perte de main d’oeuvre locale et moins de revenus pour les populations.

Développement de l’énergie solaire : cette source d’énergie a été plébiscitée par de nombreux participants, car elle est bon marché et disponible en abondance dans la région. Les participants des Dialogues se sont dit préoccupés quant à la fiabilité de l’approvisionnement en énergie solaire et une possible dépendance vis-à-vis des fournisseurs et sociétés privées.

Gestion de l’eau : les effets négatifs des barrages ont été évoqués lors des discussions, notamment en ce qui concerne le non-respect du calendrier agricole pendant des lâchers d’eau artificiels, l’augmentation des maladies liées à l’eau, la disparition de la pêche artisanale et l’absence de prise en compte du cheptel dans la politique de mise en valeur de la vallée. Néanmoins, la construction de barrages sur les affluents et les défluents du fleuve Sénégal a été fortement recommandée et ce afin de permettre une meilleure gestion de l’eau et le développement de la pêche dans ces sous-bassins.

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